Les Coupes de
1906 - 2012 |
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| Classement chronologique des courses | Classement des courses par durée de vol | Classement des courses par distance parcourue | |
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| 1920 | 9ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Birmingham (USA) - 23 Octobre 1920 9 équipes - vainqueurs : Ernst Demuyter / M. Labrousse - Belgique (1 769,00 km) - ballon 'Belgica' |
| Les quatre années de la Première Guerre mondiale avaient fait évoluer l’aviation. Le ballon avait perdu de sa suprématie, les avions et les dirigeables ayant prouvé leur utilité. Le vol en ballon n’était plus pris très au sérieux sauf par des initiés. Qu'est-ce que ces ballons, presque antédiluviens, voulaient prouver dans un monde de progrès ? Plus vite, plus longtemps, plus haut était alors le slogan. Avec cette course, une pause de sept ans prenait fin pour la Gordon Bennett. Aucune nation n’avait réussi dans les huit dernières courses Gordon Bennett à avoir une équipe gagnante trois fois de suite. L'Autriche et l’Allemagne ont été exclues de la participation à des manifestations sportives internationales. Il y a eu peu de rapport concernant cette course. La course de 1920 a eu si peu d'importance, que seule les concurrents jusqu'à la 7ème place ont été notés la liste des résultats et les distances parcourues n’ont pas été mesurées ou calculées mais à peu près estimées. Ce fut la première victoire d'Ernest Demuyter. Mais cette Gordon Bennett de 1920 ne doit pas être sous-estimée. Elle voit pour la première fois la concurrence américaine interne entre les ballons de l'armée et de la marine d'un côté et ceux des compagnies Goodyear et Tire and Rubber de l'autre côté. Elles vont utiliser les courses à venir pour tester de matériaux plus performants et plus légers. Goodyear a créé un département de recherche supplémentaire, portant sur le développement des nouveaux tissus. C’est pourquoi, une victoire dans une Coupe Gordon Bennett aurait été bienvenue. Harry E. Honeywell a été envoyé sur cette course comme favori par les Américains. En 1912, il était arrivé à la troisième place, en 1913 et maintenant en 1920, il s'était «seulement» classé en deuxième poisition. Mais il avait mis fait un nouveau record américain de durée (48:26 h). Ernest Demuyter avec son co-pilote M.Labrousse ont été beaucoup plus rapide à l'altitude plus élevée. Ils ont remporté cette victoire avec 1 769 km parcourus en 40h15 avec le 'BELGICA' et se posant à Lake Champlain au Canada. |
| 1921 | 10ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Solbosch - Bruxelles (Belgique) - 18 Septembre 1921 14 équipes - vainqueurs : Paul Armbruster / Louis Ansermier - Suisse (766,00 km) - ballon 'Zurich' |
| Toute la Belgique avait fêté la victoire de Ernest Demuyter un an auparavant. Cette petite nation, frappé par la dernière guerre, avait obtenu son héros. Elle a accueilli la compétition pour la première fois. Avec un pilote jeune mais déjà expérimenté, un nouveau ballon beaucoup plus léger, le lancement dans le pays d'origine, une deuxième victoire semblait possible. La veille du lancement, il semblait que le vol se dirigeait vers l'est, vers la Russie. Mais la situation y était chaotique : soulèvements des travailleurs et des marins au début de l'année, sécheresse et épidémies. Les ballons ne pouvaient pas voler là. Pour la première fois, il n’était pas possible de traverser une frontière. Derrière cette ligne aucun résultat ne serait pris en compte. Mais cette interdiction n'était pas nécessaire, le vent a tourné. |
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Les 14 ballons ont été gonflés simultanément pour fournir la même qualité de gaz à chaque concurrent. Chaque ballon avait son propre tube de gonflage. L'inflation a commencé samedi après-midi mais interrompue à 18 heures pour fournir assez de pression de gaz pour les ménagères dans leur cuisine. A 21h00 le gonflage a redémarré. Pendant cette étape, le co-pilote Suisse, Ansemier, compare son vieux ballon ‘ZURICH’ : « j'ai utilisé ce temps pour admirer les nouveaux matériaux de nos concurrents. Enveloppes neuves, paniers avec des panneaux de liège, une construction en rotin sert de siège et de stockage. Des sacs contiennent tous de nombreuses cartes et des atlas, des réservoirs d'oxygène sur le sol, mais aussi des hamacs permettant de repos pour le pilote et son second. Des cordes, des ceintures des couvertures de survie. Je ne veux même pas parler de l'approvisionnement en nourriture et la boisson. Et aussi boussole, altimètre, baromètre enregistreur, un thermomètre, lampes électriques, masques à oxygène, un voile de lin pour être utilisé comme un guiderope au dessus de la mer. » Photo de gauche : Ansermier et Armbruster avant le départ Dimanche 18 septembre, les ballons sont prêts pour le décollage. Finalement ‘ZURICH’ par en premier à 16h57. Le vent d'est les pousse fortement vers la forêt voisine. Demuyter et Veenstra ont vu toutes leurs chances de gagner disparaître. Pendant le décollage, ils ont découvert un soldat, venu aider à construire le ballon accroché à leur panier. Demuyter était en mesure de ramener le jeune homme à bord, mais avec ce poids supplémentaire à bord, aucune chance de gagner ! Les suisses Armbruster et Ansemier sur leur vieux ‘ZURICH’ ont remporté cette victoire en posant leur ballon sur une petite île sur la côte irlandaise, après 27h23 de course et une distance à vol d’oiseau de 756 km. « A 19h21 nous arrivons à la côte belge à Ostende avec une vitesse de 48 Km/h. Contrairement aux règles, nous n’avons aucune lumière, aucun autre ballon n’est en vue. En moins d'une heure et 34 minutes, nous avions traversé la Manche. |
| Les températures autour de +5 ° C sont tolérables. Enfin, l' horizon s'éclaircit. Je ne veux pas prendre le risque de s'envoler pour la mer d'Irlande sans l’accord d’Armbruster. Nous sommes d'accord et décidons de traverser la mer et l'Irlande et de débarquer sur la côte de l'océan Atlantique, la dernière frontière de l'Europe. Nous avions pensé que nous pourrions atteindre la côte irlandaise en moins de 4 heures et nous sommes restés pendant plus de 18 heures au-dessus de la mer. Puis avec le brouillard, nous volons le long de la côte sans la voir. A 15 heures, nous tombons à la mer, les éclaboussures d'eau sur nos têtes, le ballast est mouillé et devient une masse collante ; nous avalons de l'eau salée, nous jetons plus de 100 kg de sable, nous montons mais chutons de nouveau. Une autre décharge de ballast pour monter à 3 600 m. Mais pas de vent favorable. A 15h55 nous retombons à la mer à nouveau, nous n'avons plus de ballast, mais par chance nous grimpons de nouveau. À 18 heures, nous sommes à 700 mètres, on peut voir la côte de l'Irlande. 20h00 La nuit est autour de nous. Nous voyons une île, lentement nous nous approchons, le vent nous pousse à l'angle nord-est; je libère le guiderope. Armbruster tire le panneau de déchirure, le ballon se pose en douceur sur un lit de buissons et s’affaisse comme un animal épuisé. Il est exactement 20h20. » Extrait du rapport du pilote commandant de bord Ansermier |
| 1922 | 11ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Genève (Suisse) - 6 Août 1922 19 équipes - vainqueurs : Ernest Demuyter / Alexander Veenstra - Belgique (1 372,10 km) - ballon 'Belgica' |
| Jamais une course n’a été lancée aussi tôt dans l'année, probablement qu'ils voulaient épargner aux participants les nuits froides de Septembre et Octobre. Mais avec cette date, il fallait accepter que les orages pourraient mettre en danger les ballons. |
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A partir du 1er Août, les concurrents étaient en ville, et le compte à rebours était en marche. 50.000 mètres cubes de gaz étaient nécessaire pour l'inflation des 19 ballons. Le temps était assez bon au début, de sorte que de nombreux spectateurs sont venus sur le terrain de lancement. Les vents faibles au sol ont permis un gonflage sans aucun problème, en altitude, il soufflait plus rapidement, promettant de longues distances. Mais avant le lancement, la situation s’est dégradée rapidement. Pas de problème pour ceux qui ont décollé en premier. Mais les suivants ont dû se battre avec le tonnerre et la tempête de neige. |
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| Plusieurs ballons ont été repoussés à terre assez rapidement après le lancement. Ainsi, les Allemands et les Autrichiens toujours exclus ont pu voir des ballons atterrir sur leur territoire. Pour six ballons, le vol a pris fin en Autriche, cinq au centre de l’Allemagne. |
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Photo de gauche : les 3 aéronautes américains : de gauche à droite : Honeywell, Westover, W. Reed Photo de droite, le pilote Ernest Demuyter et Alexandre Veenstra dans leur nacelle, avant le départ. Demuyter a utilisé ses connaissances météorologiques : Allez à une haute altitude, là où le vent est le plus rapide. Sa vitesse moyenne était de 53,3 km / h. L'Américain Honeywell a volé une demi-heure de plus, mais avec plus de 300 km de moins. Alexander Veenstra et Ernest Demuyter ont gagné cette course en se posant en Roumanie (Jui) après un vol de 25h49 et 1 372,10 km. |
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| A Bucarest ils ont reçut un télégramme rassurant du Roi Albert I : « Recevez mes plus chaleureuses félicitations pour votre magnifique victoire - Grâce à ce succès dans l'aviation vous avez contribué à la tradition du peuple Belge, en faisant preuve de courage au moment de la décision !» Ainsi, le financement d'un nouveau ballon ‘BELGICA’ était assuré. |
| 1923 | 12ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Bruxelles (Belgique) - 23 Septembre 1923 17 équipes - vainqueurs : Ernest Demuyter / Leon Coeckelbergh - Belgique (1 155,00 km) - ballon 'Belgica' |
| 1923 est devenu la plus tragique de toutes les compétitions. 21 ballons ont été gonflés en plein soleil sur la plaine du Solbosch près de Bruxelles. Les stands des spectateurs étaient bien bondés, plus de 100.000 personnes étaient présentes. Le vent n'était pas très fort au début, mais assez venteux. |
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Les préparatifs de lancement étaient en cours, quand le ciel s'assombrit et un orage violent est survenu. Des éclairs ont traversé les nuages, bientôt pluie a résonné avec de grosses gouttes, suivie par la grêle. Trois équipes d'Italie et une de Pologne (première participation) ont décidé de ne pas se lancer dans de telles circonstances. Avec le recul, ils ont pris la bonne décision. A 16:00 le ballon ‘PICARDIE’, piloté par le Belge Veenstra, a été lancé le premier, suivi du ballon espagnol ‘DURO’ avec l’équipage Guillen / Sierra. Au décollage du troisième ballon, le premier incident est arrivé. Le ‘US ARMY S-6’ n'était pas bien équilibré, Il n’avait pas suffisamment d'altitude au bon moment et a frappé ‘VILLE DE BRUXELLES’ avec son panier. Le panier s’est pris dans le filet et le déchira. Mais ce n'était pas la seule mésaventure du lancement. Le ballon ‘US ARMY‘ de «l’éternel second», Honeywell, était rempli. À environ 5 heures, un coup de vent a secoué le ballon si fort qu'il éclata sur le terrain. Avec ce vent, le lancement était très difficile, mais dans l'ensemble, tous ont décollé lentement, en jetant beaucoup de ballast pour éviter de s'écraser contre les maisons voisines. Dans la précipitation, des sacs de sable entiers ont été jeté par-dessus bord. C'est un miracle qu'aucun spectateur n’a été blessé. |
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Après une demi-heure de vol, le ballon Espagnol ‘POLAR’ était au-dessus de Heist op den Berg, quand un éclair a frappé son enveloppe, l’enflammant et le projetant à terre. Le co-pilote, Penaranda Barca, n'a pas survécu à la chute, Gomez Guillamon a survécu mais avec deux jambes brisées. 40 minutes plus tard un éclair a frappé le ballon suisse ‘GENEVE ‘ avec l'équipage Suisse Christian von Grünigen et Ferdinand Wehren. Les deux ont été tués alors que leur ballon en flamme s’est écrasé à Moll (Belgique). La même chose s'est produite avec les Américains Robert Olmstead et John Chaptaw, tué par la foudre près Moerdyck. (Avant le départ, près de leur ballon, sur la photo ci-dessus, à gauche) Les autres ballons ont atterri après des vols courts entre 50 et 300 km, principalement aux Pays-Bas, où les Espagnols Magdalena / Baselga ont détruit une ligne électrique à haute tension, mais en restant indemnes. Seuls quatre ballons ont atteint des distances plus longues. Les Anglais Spencer et Berry avec ‘ MARGARET’ ont été retirés de la Mer à 20 miles au nord de Skagen (Danemark). Le Suisse Armbruster avec Dr.Bachmann, dans ‘HELVETIA’ a atterri à Flensburg, près de la mer Baltique. |
| Les ballons belges ‘PICARDIE’ et ‘BELGICA’ ont volé vers la Suède. Demuyter et son co-pilote Coeckelbergh ont volé 150 kilomètres de plus que Veenstra et Quersin. Demuyter a remporté sa troisième victoire après 21h00 de vol et une distance parcourue de 1 155 km ! |
| 1924 | 13ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett -Solbosch - Bruxelles (Belgique) - 15 Juin 1924 17 équipes - vainqueurs : Ernest Demuyter / Leon Coeckelbergh - Belgique (714,00 km) - ballon 'Belgica' |
| Après les incidents de l'année précédente, chacun espérait de meilleures conditions, malgré le N° 13 de cette course. Le lancement avait été reporté au mois de Juin, à cause de l’ouverture des VIII Jeux Olympiques, 20 jours plus tard à Paris. 17 ballons ont pris part à cette course. |
| Tout Bruxelles a acclamé son héros, Demuyter et 200.000 spectateurs se sont déplacés pour le lancement. L'enveloppe en soie de son ballon pesait 215 kg, le panier à seulement 30 kg, ce qui signifiait environ 100 kg de ballast de plus que les autres concurrents et donc une durée de vol beaucoup plus longue. Les concurrents allemands et autrichiens étaient toujours exclus. Mais cette interdiction avait commencé à se briser avec Hugo Eckener et le vol du Zeppelin LZ 126, le 12 Octobre 1924 pour une traversée de l'Atlantique en Amérique. «Pour moi et le peuple américain, c’est une grande satisfaction que les relations pacifiques entre l'Allemagne et l'Amérique sont entièrement restaurés et que ce grand dirigeable a réussi avec succès le premier vol direct entre l'Allemagne et l'Amérique » Coolidge, président des Etats-Unis. Mais dans la Coupe Gordon Bennett, il faudra attendre encore trois ans, pour que des ballons allemands soient de nouveau autorisés à participer. La course s'est avéré être un vol au ralenti. Pas grand-chose ne pouvait arriver avec cette vitesse du vent |
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Il suffisait de choisir la bonne direction et le choix était vaste. Les Américains Peek / Gray vers l’est. Les Anglais Baldwin / Grosvenor au sud / sud-est. Quatre ballons (Cormier, Labrousse, Grassi et Casas) ont volé vers le sud, et un (van Orman) au nord. En dehors du Belge Demuyter et du Français Laporte, qui ont pris le risque de traverser la Manche, tous les autres ont renoncé en se posant après 21 à 35 heures. Veenstra / Quersin ont volé pendant plus de 33 heures pour ne couvrir une distance que de 112 km, soit une vitesse moyenne de 3,36 km/h ! Ils ont atterri à Ostende, qu’ils auraient atteint dans le même temps en marchant à pied. Laporte a atterri après 33h18 à Brighton. Demuyter a volé pendant 10 heures de plus (43h16) et a parcouru 714 Km, soit plus du double de la distance de la deuxième place. Un succès impressionnant ! Avec trois victoires d’affilée, la Belgique a été la première nation à obtenir définitivement le trophée. L’Aéro-Club royal avait immédiatement parrainé une nouvelle coupe, de sorte que la Gordon Bennett pourrait se poursuivre. |
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| La population Belge était euphorique et le roi Albert avait félicité les héros. La coupe Gordon Bennett est exposée au Belgian Air Museum (photo ci-dessus à droite) |
| La lutte pour la deuxième Coupe Gordon Bennett avait commencé. Faudrait-il encore 18 ans pour qu'une nation puisse engranger trois victoires d'affilée ? Le sculpteur belge Van de Kerchove a créé un chef-d'œuvre. La coupe représentait des silhouettes entrelacées, s'élevant et reposant l'une sur l'autre, symbolisant la volonté de l'humanité à s'élever libre au-dessus de la terre. Pour la quatrième fois, le terrain de l'usine à gaz de Solbosch a été choisi pour le lancement de la course. 18 ballons se sont élancés, mais il n'y en a eu que 16 dans la liste officielle des résultats. Dans les rapports sur la course, le ballon français ‘GRAND CHARLES’ et le ballon espagnol ‘ESPERTO’ ont pris le départ mais ils n'ont pas été inscrits sur la liste des résultats. |
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Ernest Demuyter et son co- pilote Leon Coeckelberg étaient considérés comme les favoris. Le jeune Américain Ward T. van Orman, (à gauche) 14ème l'année précédente, avait une ambition dévorante pour emmener son ‘GOODYEAR III’ à la victoire, comme les Italiens, les Anglais … Mais le vent venait du nord-est et a tourné au nord, loin dans l'Atlantique. Il n'y avait pratiquement aucune chance d'atteindre la côte sud de l'Angleterre en traversant la Manche. L’Espagnol La Llave, sur 'JESUS-DURO', et l’Anglais Johnson volaient depuis le départ trop au sud pour une traversée de la Manche. Leurs vols ont pris fin dans la partie la plus au Nord de la France, où le ballon Anglais ‘ELSIE’ a été complètement détruit à l'atterrissage en s'écrasant sur un train. Un grand nombre de ballon est allé plus loin : Ilari (ITA), Dunville (GBR), Bienaimé (FRA), Bachmann (SUI), Spencer (GBR) et Labrousse (BEL). Ils se tenaient en vue de la côte jusqu'à ce qu'ils atteignent la Normandie. Ils ont essayé de tenir quelques kilomètres de plus, jusqu'à ce qu'ils soient en face de l'immense Atlantique dans la région de Granville. Les Italiens Valle et Grassi avaient essayé dès le début de prendre un cap le plus au sud possible, vers la Bretagne. Cela leur permettrait d’aller encore plus loin encore, au moins 550 ou 598 kilomètres pour avoir une 3ème ou 4ème place. |
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| Demuyter était le plus déterminé. Il a terminé son vol à Quimper en face de la mer. Ils ont tous préféré un atterrissage en toute sécurité sur une surface dure, et avec le recul, il s'est avéré que voler plus loin comportait des gros risques. Ainsi le ballon français ‘GRAND CHARLES’ a été repêché en mer, le ballon espagnol ‘ESPERTO’ est venu trop près de la cheminée d'un steamer en essayant d'atterrir sur le navire et il a brûlé. Ward T. van Orman a eu beaucoup de chance. Depuis Brest, il avait volé au-dessus de la mer, lors de la seconde nuit il a atterrit en toute sécurité sur le paquebot néerlandais VATERLAND, mais cela l’a conduit à la disqualification comme prévu par le règlement. Pendant 47 heures les Belges Veenstra et Quersin sont restés dans le panier du ‘PRINCE LEOPOLD’, la plupart du temps au-dessus du golfe de Gascogne, jusqu'à ce que le vent tourne plus au nord. Ils ont prié pour voir les terres d’Espagne, dernière occasion pour un atterrissage en toute sécurité avant l’insurmontable l'Atlantique. Ils ont trouvé le cap Cabo Torinana, à environ 80 km à l'ouest sud-ouest de la ville de La Corogne. Ils se sont posés sur cette petite pointe. Avec 1 345 km, ils ont été déclarés vainqueurs, après 47h30 de vol. |
| 1926 | 15ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Anvers (Belgique) - 30 mai 1926 18 équipes - vainqueurs : Ward Tunte van Orman / Walter W. Morton - USA (864,00 km) - ballon 'Goodyear III' |
| Anvers a été choisi comme lieu de lancement, mais plus surprenante est la date retenue, fin du mois de mai. En dehors de la Belgique, toutes les autres course avaient eu lieu à l'automne, car moins d’orages violents. La date a aussi été choisie par rapport à la lune. En effet, les ballons volent de nuit après le lancement et la pleine lune leur permet une meilleure navigation. Lors du gonflage au cours de la nuit du 29 au 30 mai, il pleuvait et le vent était vif. Le jour du lancement à 16h heures, le ballon ‘LILIPUT’ 170 m3 du pilote français Charles Dollfus, aurait du voler comme attraction spéciale, mais elle a été annulée en raison de la météo. Avant le lancement les ballons français ‘VIELLE TIGES’ et ‘ANJOU’ ont été si gravement endommagés, qu'ils ont dû être dégonflés. Sur les 18 ballons engagés, seuls 16 ballons ont pris le départ. |
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Les autres ballons ont été lancés complètement trempés et ont dû s’élever très léger.
Après quelques minutes, ils étaient hors de vue des spectateurs L’Américain Maxson est passé par dessus bord lors de la première tentative d’atterrissage, son pilote Boettner a encore volé sur une courte distance avant de finalement réussir à poser le ballon. De la 5ème à la dernière place, tous les pilotes ont pris le premier champ propice à l'atterrissage. Dans peu d’autres Coupe Gordon Bennett, il y a si peu de record que celle de 1926. La durée exacte de vol des trois meilleurs ballons n’est même pas connue. Les heures notées dans la liste des résultats semblent être arrondies. |
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| Peut-être que les pilotes n'ont pas eu le temps d'enregistrer l'heure exacte de leur atterrissage rapide. La liste des résultats semble avoir été " faite à la hâte ". Un pilote du nom de " Capilari " est mentionné. Mais aucun pilote n'avait jamais entendu parler de lui. Ce mystère a été résolu en comparant certaines listes : le lieutenant Italien Ilari, qui avait déjà volé en 1924 et 1925, avait été promu au grade de capitaine devenant ainsi un Cap.Ilari. Les pilotes Belges Matton et Charmant figurent sur les listes sans aucune nationalité. La course a été remportée par les Américains Ward T. van Orman / Walter W. Morton, après 17h00 de vol et une distance de 864 Km, quand ils ont posé leur ballon à Sölvesborg en Suède. |
| 1927 | 16ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Détroit (USA) - 10 septembre 1927 équipes - vainqueurs : Edward J. Hill / Arthur G. Schlosser William - USA (1 198,00 km) - ballon 'Détroit' |
| Les longues années sans participation allemande à cette course étaient terminées. L'organisation de la Coupe Gordon Bennett n'a pas été prise trop au sérieux par les Américains. Après plusieurs changements de date et de lieu de lancement, la décision a été prise au dernier moment. Grâce au roi des voitures de Detroit, Henry Ford, la course a pu être finalement lancé de son aérodrome privé. |
| 15 ballons sont préparés en ce samedi soir : 3 Américains, 3 Allemands et 2 équipages pour la France, la Belgique, l’Italie et la Suisse, ainsi qu’une équipe Espagnol. En dehors des Américains, le voyage pour les Etats-Unis est coûteux. Pour régler ce problème financier, les concurrents ont pris leurs sponsors comme co-pilotes, avec l’handicap qu'ils n'avaient aucune expérience dans le vol en ballon. Le contenu du panier du ballon ‘BELGICA’ est connu : 23 sacs de lest de 15 kilogrammes chacun à l'intérieur du panier, 24 sacs de 25 kilogrammes chacun attachés à l'extérieur, quatre bouteilles d'oxygène, une bouteille de champagne, une bouteille thermos avec du café, un zodiac, un récepteur radio, un sac plein de cartes et de plusieurs sacs pour la nourriture. Etzel, le fils d’Henry Ford donna le signal de lancement. Le ballon des Espagnols Maldonado / Molas a été lancé le premier. Au départ, les vols ont été dirigés vers l'est, puis vers le sud, à environ 700 mètres au dessus du sol, en direction du lac Érié. Le dirigeable américain GOODYEAR a accompagné les ballons pendant la première partie de leur vol. Après un peu moins de quatre heures, un orage terrible est survenu, forçant le ballon ‘ERNST BRANDENBURG ‘ des Allemands Halben et Kaulen, à atterrir sur "Sugar Island" dans le lac Érié. |
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| Le dimanche, la plupart des ballons avaient survolé l'orage dans les hautes altitudes. L'Allemand Eimermacher avait l'espoir d'atteindre le golfe du Mexique. Mais avant, il a dû passer par-dessus les montagnes des Appalaches. Mais plus de vent ! Pour aller plus loin, avec son co-pilote Predeck, ils ont jeté le ballast, sac après sac, suivi par des équipements indispensables. Même le petit approvisionnement de cognac et vin a été jeté (ceux qui connaissaient Ferdinand Eimermacher, savaient quel grand sacrifice ce fut pour lui). Ils ont finalement atterri en Caroline du Sud. Pendant ce temps, pour échapper à la foudre, Demuyter a décidé de voler plus bas. Mais après 31 heures de vol, sa corde s'est prise dans la cime des arbres. Les Allemands Hugo Kaulen sr. / Alexander Dahl ont fini deuxième, malgré un ballon très lourd, qui les avaient privé de 60 à 80 sacs de ballast. Ils étaient fiers de leur performance Edward J. Hill / Arthur G. Schlosser, se sont posés à Baxley (Georgie) après 48h et 1 198 km. Cette victoire a créé les conditions pour les Américains d’obtenir la victoire finale de la deuxième Coupe Gordon Bennett l’an prochain. |
| 1928 | 17ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Détroit (USA) - 30 juin 1928 12 équipes - vainqueurs : William Elsworth Kepner / William Olmstead Eareckson- USA (740,80 km) - ballon 'US Army' |
| La date de la course a été choisi en tenant compte des Jeux Olympiques, qui attirait de plus en plus d'intérêt, et qui commençait à Amsterdam le 28 Juillet. En Allemagne, l'autorisation pour les ballons allemands de revenir aux courses Gordon Bennett, avait créé un état d'euphorie. Les deux équipes allemandes ont pris le bateau à vapeur ‘RELIANCE’ de Hambourg à New York. A Detroit le jour du lancement toutes les rues étaient encombrées. 60.000 voitures ont été comptées par l'American Automobile Club. Un spectacle aérien a été présenté avant la course. Les Etats-Unis voulaient vraiment gagner cette année. Qui pourrait leur voler le succès ? |
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| le Belge Demuyter était absent, l’Allemand Kaulen avait un nouveau copilote, le ballon d’ Eimermacher était plus lourd (ce a permis aux Américains de prendre 10 sacs de ballast de plus), le français Blanchet ('LAFAYETTE') n’avait jamais gagné et le Français Charles Dollfus, avec le ballon 'BLANCHARD', était encore trop jeune. | ||
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Ainsi, tout favorisait les Américains. Ils ont eu le soutien de l'armée américaine et de la société Goodyear. Un merveilleux ballon léger était à leur disposition. Le lancement était prévu à 16h00. Eimermacher a été le premier à décoller avec ‘MÜNSTER VIII’. La trajectoire était assez similaire à celle de l'année précédente : est, puis vers le sud à une altitude de 1500 m. Il s'est retrouvé devant des montagnes Appalaches au début de la deuxième nuit et raconte : « … à 21h00 heures, nous arrivons en Virginie. Le ciel montre un visage de plus en plus menaçant. Je pressens une catastrophe. En Virginie les orages sont terribles la nuit. [….] Maintenant, nous sommes assis sur la tête d'un nuage d'orage gigantesque. Avec un sifflement nous sommes précipités vers le bas. L'énorme montagne baille à nous engloutir. Je crois que la fin du monde est venue. Il est 23h14. D’effrayantes secondes passent. Spasmodiquement le vent frappe l'enveloppe, qui se coupe de plus en plus avec les branches pointues. |
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| J’essaie de dégonfler le ballon, mais c’est inutile, l'enveloppe est totalement empêtrée dans les arbres et est complètement dégonflée. Des lambeaux flottent déjà sur l'arbre voisin. Nous devons quitter le panier. Zech rampe avec quelques outils importants et disparaît à mes yeux. Il prend beaucoup de temps, qui me semble infini, jusqu'à ce que je puisse enfin: "Je suis en bas !". Ils sont arrivés à la sixième place. Le ballon ‘US ARMY’, avec William O Eareckson et William E.Kepner, a remporté cette course en se posant à Kenbridge - Virginie, après 48h de vol et 740,80 km. La deuxième coupe revient définitivement à l’Amérique (photo gauche ci-dessus). Henry Ford a vite accepté de parrainer une troisième coupe. Ainsi, les courses Gordon Bennett n'étaient finies et pourraient continuer. |
| Avec un départ à St Louis, on était revenu sur lieu de lancement de 1907 et 1910, principalement pour commémorer John Wise, mort il exactement 50 ans plus tôt, le 29 Septembre 1897, sur un vol en ballon. John Wise a été le pionnier le plus remarquable du début de l'aéronautique aux Etats-Unis. |
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Mais seulement neuf ballons ont pris part à cette course pour lui rendre hommage. Une raison à cela : les dépenses élevées pour les équipes européennes qui ont dû payer pour le long voyage et leur séjour aux Etats-Unis. L’autre raison était la supériorité de plus en plus pressante des ballons américains. La société Goodyear avait ordonné à ses meilleurs ingénieurs et scientifiques de développer de nouveaux tissus légers et les trois ballons des équipes américaines ont profité de ce développement. En plus, l'équipe Van Orman / McCracken était équipée d'aides à la navigation les plus modernes de leur temps et étaient donc considérées comme favoris avant le lancement. L'intérêt du public a également été moindre. D'autres événements avaient fait la une des journaux. Le Graf Zeppelin LZ 127 avait ouvert l'aviation civile entre l'Allemagne et l'Amérique en volant de Friedrichshafen en Allemagne à Lakehurst en un peu plus de 111 heures, avec le capitaine Hugo Eckener le 11 Octobre 1928. C'était plus intéressant que les vols de ballons à gaz ! |
| Après le décollage à 16h00, les ballons ont traversé la ville natale de Lindbergh à basse vitesse, cap au nord-est. Il a plu sans interruption et cela a forcé les concurrents à déverser beaucoup de lest. Le lendemain il y a eu des orages, qui devaient être survolés à haute altitude. Les pilotes expérimentés de la Gordon Bennett ont reconnu après ce vol, que cette course a été la plus difficile. Le très mauvais temps a obligé le pilote Argentin, Eduardo Bradley, et son co-pilote Cadavel, ont posé leur ballon 'ARGENTINO' après 18h de vol, au sud de Terre Haute (Indiana), mais un arbre était sur son chemin et les deux occupants ont été jetés par-dessus bord avec quelques blessures. Ward T. van Orman a remporté sa deuxième victoire, d’une courte distance sur son compatriote W.E. Kepner, qui avait gagné l'année précédente. Il a parcouru 548,94 Km en 24h. Le fait que la troisième place a également été remportée par un Américain est unique dans l'histoire des courses et montre la supériorité des ballons américains. |
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| 1930 | 19ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Cleveland (USA) - 1er septembre 1930 6 équipes - vainqueurs : Ward Tunte van Orman / Alan L. McCracken- USA (872,00 km) - ballon 'Goodyear VIII' |
| Peu de ballons pour cette course, bien sûr il y avait les coûts élevés pour le voyage, mais d'autres raisons ont joué un rôle important : les ' jours noirs de Wall Street', la crise économique mondiale de 1929, la faillite de plu en plus d’entreprises. Cela a été le cadre extérieur dans lequel trois équipes en provenance d'Europe ont dû faire face aux trois équipes américaines supérieures. Le Belge Demuyter avait le plus d'expérience car il participait pour la 12ème fois. |
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| Du côté américain, Ward T. van Orman était le favori sur le superbe ballon ‘GOODYEAR VIII’. Sur la course elle-même peu de rapports sont connus. Même les magazines d'aviation n'ont pris aucune notification de ces vols. Le lancement à été prévu un lundi à Cleveland, sur la rive sud du lac Érié. |
| Durant cette course, la vitesse n’a pas été très élevée. La moyenne du vainqueur était de 31 Km/h. McRacken et Ward T. van Orman ont volé à travers la Pennsylvanie, New York et le Connecticut avant d’atteindre Norfolk dans le Massachusetts, une petite ville près de Boston, soit 872 Km en 27h56, et remporté cette course. Les États-Unis ont remporté la coupe pour la deuxième fois consécutive. La supériorité des Américains n’était plus à démontrer. Qui voulait y faire face ? Qui des Européens pouvaient, en ces temps économiquement difficiles, passer beaucoup de temps et d’argent pour une course en Amérique, sans aucune chance de la gagner ? Les Courses Gordon Bennett avaient besoin d'une pause. Pour 1931, pas d'autres candidatures que celles des trois Américains n’ont été enregistrées. Une course entre eux seulement n'était pas envisageable. Donc, la course a été annulée et ils ont redonné l’organisation de la prochaine course à la FAI. 1931 a été la deuxième interruption dans l'histoire de ces courses. |
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Interruption |
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| Sources Texte et Crédits Photos |