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BALLONS et DIRIGEABLES (1877 - 1918) |
La
Guerre de 1870 et le siège de Paris remettent l’aérostation à l’honneur. Des ballons libres
sont utilisés pour assurer les communications entre Paris assiégé
et la province. Gambetta, qui avait apprécié
les ballons lors de sa fuite de Paris, va créer une commission
des «communications aériennes»
et le Colonel Renard y sera affecté
et chargé de l’aérostation militaire. Il installe
à Chalais-Meudon son centre de recherche. |
En 1877,
il devient directeur de cet Etablissement Central de l’Aérostation
Militaire avec comme objectif la création d’un corps
d’aérostiers. Il lui faut un bâtiment suffisamment
grand pour stocker les différents ballons étudiés.
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Le Hangar Y - Ballon dirigeable "La France" |
Il
dessine les plans d’un nouvel appareil et s’associe avec un
ingénieur de génie, le capitaine Krebs,
qui met au point un moteur électrique léger et puissant
(8cv), permettant au dirigeable de remonter au vent. Le 9 août 1884, Renard et Krebs s’envolent à bord du dirigeable « La France » et effectuent le premier vol en circuit fermé du monde. Partis de Chalais, ils virent au dessus de Villacoublay et se posent à l’endroit exact de leur départ après 7.6 Km d’un parcours effectué en 23 mn. C’est un succès total ! La description exacte de l'expérience du 9 août fut publiée, dès le lendemain, dans le Moniteur universel. Voici comment ce voyage était raconté dans ce journal : "Hier samedi, 9 août 1884, un aérostat ayant la forme d'un cigare très allongé, muni d'une hélice et d'un gouvernail et mis en mouvement par un moteur mystérieux, d'une puissance étonnante, eu égard à sa légèreté, s'est élevé majestueusement des ateliers d'aérostation de Meudon... Il fallait aux aéronautes une grande audace et une prodigieuse confiance dans leur appareil ... Enfin, après vingt-cinq minutes de voyage, il atteignit exactement son point de départ et descendit, après une série de manoeuvres habiles, dans la pelouse même d'où il s'était élevé....la route de l'air est ouverte" (Dirigeable "La France" photo de gauche) En 1895, un autre dirigeable plus important, le « Général Meusnier », remplace « la France » dans le Hangar Y. Mais il ne volera jamais. Au cours de la guerre de 1914-1918, l’activité aérostatique reprend à Chalais-Meudon. Il faut construire rapidement des ballons captifs d’observation pour les armées du front. |
En 1915, on édifie un hangar spécial pour abriter l’atelier
de fabrication des nacelles en osier. C’est ce hangar qui servira
de lieu d’exposition à partir de 1921.
On
fabrique à Chalais-Meudon des ballons, des treuils à vapeur,
des générateurs d’hydrogène, des nacelles… |
On
peut lire dans les Carnets de Guerre de Félix
Peaucou, ancien aérostier au centre de Chalais-Meudon : Qu’avions-nous comme ballons captifs militaires en 1914 ? Des ballons sphériques, d’un vieux modèle…. Un deuxième système de ballon avait bien été timidement conçu en petit modèle et faisait l’objet d’essais en qualité d’engin météorologique. C’était le ballon-cerf-volant dit “Drachen”. Mais il n’en existait aucun d’un cubage assez fort pour pouvoir porter des hommes. A la fin de 1914, le ballon dit “drachen” commença à se substituer au ballon sphérique dans beaucoup de compagnies. 1916, les drachens disparurent complètement pour faire place aux ballons dits “ballons-captifs-allongés”, conçus par l’ingénieur Caquot. Lieutenant aérostier, Albert Caquot réalise en 1914 un ballon captif fuselé et équipé de stabilisateurs arrières, capable de tenir à des vents de 90 km/h. Également appelé "saucisse", ce ballon place la France au premier rang des nations dans le domaine de l’observation aérienne. Durant la Grande Guerre, l’atelier aérostatique de Chalais-Meudon fabrique des "ballons Caquot" pour toutes les armées alliées. |
Le
Colonel Renard : Charles Renard (1847-1905), officier de garnison, se passionne pour l’aérostation et effectue également des recherches scientifiques sur les « plus lourds que l’air ». Il construit même un planeur en modèle réduit qu’il réussit à faire voler. Même s’il met toute son ardeur à améliorer les ballons captifs, il n’est pas un inconditionnel du plus léger que l’air. Sa véritable passion est la navigation aérienne et il est persuadé que l’avenir appartient à l’aviation. Le Colonel Renard s’intéresse à la combinaison hélico-aéroplane et expérimente en 1904 un prototype d’hélicoptère. Cette année-là, il fait affecter à Chalais le capitaine Ferber (essais sur les planeurs et les aéroplanes). Malheureusement, il est très éprouvé par des difficultés financières et des problèmes administratifs, sa santé se dégrade, il devient de plus en plus dépressif et le 13 avril 1905 se donne la mort dans son bureau de Chalais. Photo de gauche : Charles Renard (au centre) avec son équipe d'aérostiers. |
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