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Hangar à Dirigeables d'Ecausseville |
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Les petits dirigeables souples anglais Sea-Scout SS et SSZ sont utilisés par la Royale-Navy, dès 1915, comme patrouilleur pour la recherche des sous-marins allemands le long des côtes anglaises. Ils ont tous un empennage rectangulaire facilement reconnaissable et leur nacelle est une cellule d’avion réutilisée (pour les SS) ou une nacelle en forme de sabot (pour les SSZ).
Photo ci-dessous : Nacelle d'un biplan BE2c utilisée sur les dirigeables Sea Scout, sans les ailes, dérive et stabilisateur |
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Sur les 49 Sea Scout SS fabriqués, quatre sont livrés à la Marine Francaise : SS21, 26, 48 et le 49 (au hangar d'Ecausseville).
Les appellations des dirigeables d’origine Britanique sont d’abord conservées (SS, SSZ et C) puis modifiées en octobre 1917, en VA, pour Vedette Anglaise.
Caractéristiques des SS :
Volume : 1 755 m3 – longueur : 43 m – vitesse maxi : 70km/h – Equipage : 2 hommes (un radio ou mécanicien au poste avant et un pilote à l’arrière)
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Le SS-49 (VA-3) est construit à Wormwood Scrubs (Angleterre) : l’enveloppe est réalisée par la compagnie Anderson Bristol Rubber et le fuselage par Frederick Sage and Co. Il est livré au Havre en caisses le 15 Mai 1916.
Il effectue son premier vol le 20 Juin 1916, avant d’être transféré en vol vers la base de Montebourg, le 19 août 1917. Sur cette base il est piloté par l'EV1 Léon Cordin où il effectue quatre patrouilles. Puis, il retourne au Havre pour y rester définitivement le 9 Septembre 1917. Le SS-49 devient le VA-3 dans le registre de la Marine.
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SS-49 au Havre avant son arrivée à Montebourg
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un Sea Scout devant le Hangar à Montebourg au début 1918 |
SS-49 au Havre avant son arrivée à Montebourg |
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Des nouveaux dirigeables, les Sea-Scout-Zéro (SSZ), sont à l’étude dès septembre 1916. La nouvelle nacelle est plus confortable, pratique et étanche (treillis métallique recouvert d’une toile d’avion et d’un enduit). Le dirigeable peut se poser sur l'eau.
Photo ci-dessous : Profil de la SSZ-21 (VA-4) |
Leur rôle principal est d'escorter les convois et de surveiller les U-Boat allemands. Il est rapporté que chaque convoi escorté par un dirigeable souple n'a jamais été attaqué par un U-Boat.
Caractéristiques des SSZ :
Volume : 2 000 m3 – longueur : 42 m – vitesse maxi : 85km/h – Equipage : 3 hommes (un radio à l’avant et un mécanicien et un pilote à l’arrière)
77 SSZ sont construits en Angleterre dont deux livrés par les airs à la France, jusqu’à Montebourg, en septembre 1917. Il s’agit des SSZ-21 et SSZ-22.
L’EV1, Victor Angot, pilote l’un de ces deux dirigeables, le SSZ-22. Il arrive le 3 septembre sur la base de Montebourg. Tandis que le Sea-Scout-Zéro SSZ- 21 arrive en vol le lendemain, à Montebourg, piloté par l'EV1 Pierre Jouglard.
Le baptême du feu est immédiat. Le 6 septembre, le SSZ 22 (VA-5) attaque un sous-marin qui comptait s’en prendre à une goélette. |
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Récit du lieutenant de vaisseau Dieudonné, commandant le port d’attache des dirigeables de Montebourg (hangar d'Ecausseville) :
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« M. Angot a pris livraison de la navette il y a quatre jours. Après un simple essai de deux heures, il a exécuté le voyage de Londres à Montebourg, une patrouille de six heures comme escorte de convoi et la reconnaissance dont il est question ici.
Ce résultat n’a pu être obtenu que par une connaissance parfaite des ballons et un travail acharné de jour et de nuit pour la mise au point générale et la fabrication d’un lance-bombes […] La destruction du sous-marin est de l’avis même du pilote très improbable, mais cette vedette de recherche a parfaitement rempli son rôle en empêchant la destruction presque certaine d’un fort voilier caboteur.
L’armement prévu (sur le dirigeable) comporte deux bombes anglaises de 75 livres (35 kg). Il existait au centre des bombes anglaises de 100 livres, mais les appareils de lancement sont trop faibles pour les emporter. D’autre part, même en limitant les poids au strict nécessaire, sur ces ballons de 2.000 m3 où les installations exigent trois passagers, il est impossible d’emporter deux bombes de 100 livres. J’espère, par des modifications ultérieures, pouvoir augmenter la valeur militaire de ce dirigeable ». |
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Nacelle du SSZ 22 (VA-5) - 1918 |
En mars 1918, on retrouve un autre témoignage concernant toujours le SSZ 22 (VA-5).
L’ennemi : le brouillard. Ce jour-là, Angot patrouille dans le secteur des îles de Saint-Marcouf où deux sous-marins ont été signalés. Très vite, il faut renoncer.
« Je fais rentrer l’antenne, amarrer et désamorcer les bombes et fais route au sud-ouest, obligé bientôt de voler à dix mètres, la brume descendant et affluant de tous côtés […] Je donne au moteur la vitesse juste suffisante pour manœuvrer avec aisance. Je donne l’ordre au TSF Coanus de veiller devant, debout sur son siège ; au mécanicien Paris de me renseigner sur la carte en veillant moi-même à la verticale. J’entreprends de suivre la route à l’altitude minimum (8 à 10 mètres), sautant les maisons dès que mon TSF me les signale […] Aux habitants des maisons que nous défilons et qui, surpris, ne songent qu’à agiter leurs mouchoirs, je demande |
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ma distance de Saint-Marcouf : 3 kilomètres. La surveillance redouble […] Après m’être renseigné auprès d’un enfant et jeté un coup d’œil au compas, je survole à nouveau le village et aperçois une grande route. » Reste à éviter le clocher de Quinéville (« Notre arrière passe à quelques mètres »). |
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« Je mets à 1.000 tours pour être bien manœuvrant et sauter un bois que je sais proche. Celui-ci paré, je vois avec le bonheur que l’on conçoit la brume devenir moins dense.
On distingue bientôt Montebourg, puis Ecausseville et le centre où j’atterris normalement à 11 h 45 ».
Cela faisait presque trois heures et demie qu’ils étaient partis.
Récit extrait du site : http://aeroplanedetouraine.fr/ |
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SSZ 22 (VA-5) va appareiller à Montebourg, le 16 mars 1918 |
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SSZ-21 a Montebourg, arrivant de Londres le 4 septembre 1917 |
Fin septembre 1917, le SSZ-21 (VA-4) attaque un sous-marin à 10 miles NE de la Hague. Mais ce dernier riposte au canon et parvient à déchirer l’enveloppe du ballon, qui doit amerrir et être remorqué jusqu’à Cherbourg.
Le 11 Mars 1918, le VA-4 rejoint sa base définitive du Havre. Il en sera de même quelques jours plus tard pour le VA-5, après avoir effectué 62 ascensions à partir de Montebourg. |
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