57ème Coupe Aéronautique Gordon Bennett - Aéropôle Grand Nancy Tomblaine (France) - 25 Août 2013
18 équipes - vainqueurs : Vincent Leys / Christophe Houver - France (1 402,43 km) - ballon 'FPP-GB Grain de Folie'
Après un décollage prévu samedi soir, mais reporté à cause des conditions météo, les 18 ballons sont en course pour se poser le plus loin possible en ligne droite. «Ils sont trouvés tout de suite dans un marais barométrique, piégés entre deux dépressions», explique Philippe Buron-Pilâtre, consultant presse de l’organisation. « L’un a réussi à s’échapper ». Le ballon de l'équipage Russe est monté très haut, jusqu’à prendre un courant d’Est. Les autres ont choisi d’attendre le bon créneau vers l’Ouest. Certains sont passés au nord de Paris, d’autres au sud. Dessus, c’est délicat, tant la circulation aérienne y est compliquée, abondante et réglementée.
Laurent Lajoye l’avait pressenti « la météo n’est pas très claire, le décollage devrait se faire sans problème, mais la journée de demain sera plus délicate. »
Dimanche 25 Août au matin, trois ballons se sont déjà posés à cause de mauvaises conditions météos : le ballon finlandais ' Pirat' (FIN-1) d’Olli Luoma et Markku Sipinen se pose à Sarrebourg à 9h15, après une course de 62 km et une 17ème place.
Le ballon italien 'OECM' (ITA-1) d’Enzo Cisaro et Giovanni Aimo s’est posé à Osthoffen à 10h30, après avoir parcouru une distance de 98.27 km. Avec cette distance parcourue ils seront classés 14ème. « La phase tactique a été lancée dans la bonne direction, à la dérive à basse altitude avec des vents constants sud-est en attente d'un changement de direction du vent du sud-ouest en essayant d'éviter le front d’orages en approche. La tempête proche de Strasbourg nous incite à atterrir sans danger. »
D’autres ballons sont montés immédiatement après le décollage à 2 500 m pour prendre une autre direction. Le ballon suisse HB-QHP AJOIE (SUI-3) de Walter Mattenberger et Max Krebs a fini sa course à Sarre-Union à 11h30, et se positionne en 16ème place après avoir parcouru 69.67 km.
Un peu plus tard, à 15h10, un nouveau ballon se pose en Lorraine, c’est 'Delta Goodie', le ballon USA-1 de l’équipage mixte Cheri White - Mark Sullivan (photo droite). La dernière place leur revient avec une distance (en ligne droite) de 55 Km.
Il est suivi de près par Le ballon 'Warsteiner' (USA-3) qui arrête sa course en Allemagne, à Lichtenau, à 15h45. Le team John Micheal Wallace et Kevin Brielmann aura parcouru une distance de 132.75 Km et une 12ème place.
Comme de nombreux internautes, nous suivons la progression des équipages sur Internet via le Tracking. Les Français Benoît Pelard et Laurent Lajoye, FR-3, ballon 'Marie Marvingt', se dirigent vers le nord et pâtissent également des aléas du temps. Ils volent à environ 3 000 m d’altitude et sont perturbés par de nombreux cumulus. « Nous ne sommes pas très optimistes pour la suite… la pluie a déclenché des courts-circuits à bord de notre ballon, ce qui provoque des problèmes d’alimentation électrique. Nous craignons une panne… Malgré ces soucis, cela ne nous empêche pas d’être très heureux de participer à une telle compétition. Nous ne perdons pas espoir de passer la nuit », ont-ils expliqué. Mais pour l'instant ils sont toujours en course !
Le dimanche, à Nancy, nous avons des conditions météo correctes, mais en vol les pilotes souffrent des perturbations. Un grand nombre de ballons doit se poser assez rapidement.
L’équipe Walter Gschwendtner / Felix Gerber va bientôt en faire les frais. Sur leur ballon 'Zürich', SUI-2, ils sont obligés de se poser à Endingen en Allemagne, à16h45 après un vol de 200 km.
Voici le point des conditions météorologiques à travers une cellule convective à Balingen qui s'est développée rapidement et qui s’est dirigée vers le nord. (la cellule convective est une zone de l’atmosphère dans laquelle l'air est animé de mouvements convectifs, donc verticaux, se traduisant par la persistance de courants ascendants et de courants descendants qui s'entretiennent mutuellement)
« Nous avons été informés à 16h45. L'équipage a réagi vite et bien et une manœuvre d'atterrissage rapide a été effectuée. Nous étions préparés à ces cellules, mais il est difficile de prévoir quand et où elles se produisent. 30 minutes plus tard le cauchemar était terminé de sorte que nos poursuivants Russes ont pu traverser cette zone tranquillement. Nous sommes heureux que tout se soit bien passé et souhaitons aux autres équipes qu’elles continuent à voler en toute sécurité. » Ils profitent sagement de leur 10ème place.
En fin d’après-midi, c’est au tour du ballon, 'Ferdinand Eimermacher', GER-3 de Josef Höhl et Georg Sellmaier de toucher la terre ferme. Il est 18h30 et ils sont en France près de Damvillers. Photo prise depuis leur ballon, ci-dessus à gauche.
A 20H00, toujours sur le terrain de Nancy, alors que nous étions en train de boire une petite bière avec l’équipe des bénévoles de l’organisation, la nouvelle tombe ! Le ballon FR-3 vient de quitter définitivement la course en se posant dans les Ardennes à Le Chesnes, en France. Benoit Pelard et Laurent Lajoye doivent être bien déçus car ils espéraient passer encore une nuit à bord de leur ballon.
« Il y a toujours une grande déception. L’important est de participer. C’est ce qu’on dit toujours. C’est facile à dire mais quand vous vous posez, que vous êtes en phase d’atterrissage et que vous avez les copains, comme c’était le cas, qui sont en train de passer au dessus, c’était le moment le plus difficile pour moi.
La décision était prise depuis longtemps. C’était un vol très difficile. Nous avons décollé à 6h20 (photo de l'envol à droite) et à 7h30 nous avons eu quelques gouttes de pluie. Et puis après nous avons eu une très très grosse averse. Pour essayer de passer les nuages nous sommes montés jusqu’à 2 800 m, et la pluie s’est transformée en neige ....vous vous rendez compte, de la neige en Lorraine en plein mois d’août. Il faisait 3°C et nous étions complètement trempés dans le ballon.
Ca m’a fait penser à Marie Marvingt et son survol de la Manche avec des conditions à peu près similaires. Il a fallu tout sécher et se réorganiser. Mais on s’est vite apperçu que nous avions eu un problème technique, puisque la pluie est rentrée dans notre réserve de piles, et que plus rien ne fonctionnait. Nous ne pouvions travailler qu’avec notre radio et notre transpondeur sans possibilité de recharger. On avait normalement une autonomie d’énergie de 60h, mais cette autonomie n’existait plus et nous étions certain de tomber en panne de radio dans la nuit. Pour des raisons de sécurité, il était impensable d’arriver en région parisienne avec le trafic aérien sans radio et sans transpondeur. La décision a été prise de nous poser le soir venu. La stratégie
de course que nous avions prise avec toute l’équipe : voler haut, sachant très bien que dans la première journée nous ne ferions pas beaucoup de distance, puisque la course va commencer à se jouer à partir de maintenant. On était un petit peu prisonnier de cette stratégie. Si nous avions voulu faire un vol court, nous aurions fait comme certains compétiteurs, notamment les Russes, direction plein Est pour faire de la distance. Mais on a fait un bel arc de cercle. Et on a mis notre ballon au service des deux autres ballons de l’équipe de France, de prendre des options un peu plus risquées et d’aller utiliser un peu plus de sable pour monter haut et on a servi de ballon sonde pour tester et valider les choix de notre PC course. » Ils sont 11ème avec 139 km.
« A 19h10, Clive Bailey et Paul Spellward dans leur gaz ballon 'Lady Britannia' (GBR-2) ont atterri à proximité de Stenay dans une forêt en France. Eux aussi, ont pris cette décision en raison du mauvais temps qui approchait et n’étant pas capable de traverser Paris à une basse altitude pendant la nuit.
Ils ont eu un vol difficile en raison du temps très instable. Certains ballons ont été frappés par de fortes turbulences et le ballon de Clive et Paul a été violement secoué par les vents. C’est un résultat un peu décevant mais ils sont sains et saufs ce qui est la chose la plus importante. »
Avec 120.77 km parcourus, cette équipe est placée 13ème en se posant à Charleville-Mézières (France).
Lundi
26 août
Leurs compatriotes Chris Wood et John Rose, volant avec le 'Kandersteg' resteront en vol quelques heures de plus. Leur ballon GBR-1 prend la 9ème place en se posant à 04h30 au sud est de Paris.
Le lundi vers 5h00, les pilotes ont été autorisés à survoler la capitale française - un moment fort, parce qu'en fait, l'espace aérien de Paris est fermé pour les ballons. Mais pour la "Gordon Bennett" il y a eu une autorisation de vol et donc une vue unique
Pour FRA-1, (Leys/Houver) voler près de Paris est une belle aventure. Christophe Houver commente : «Nous sommes passés au-dessus de l’aéroport de Roissy, c’était splendide, une nuit magnifique. Les contrôleurs aériens ont été remarquables, nous avons pu parler longuement avec eux, leur raconter ce que nous étions en train de faire. Ça a été un bel échange, et un beau travail de collaboration avec notre équipe du PC Course. ». Photo de droite, prise par l'équipage de FRA-1.
Gerald Stürzlinger et Thomas Herndl représentent la seule équipe autrichienne, avec le ballon 'nicaero nautilo - jules verne inspirito' (AUT-1). Ils ont décollé à 5h48 avec une direction plein Est. Puis ils ont bifurquer vers le nord et se sont laissés porter vers l'ouest.
« Mais peu de temps après Paris, les nuages sont si épais que vous ne voyez rien. Vous pouvez rester cinq à six minutes pour regarder sans voir où sont les lignes électriques. Alors on a décidé de trouver un endroit pour atterrir. »
Ils se sont posés au sud de Dreux, à 8h10. Heureux après l'atterrissage mais fatigué après 368.95 km, parce qu'ils ont dû alterner toutes les trois heures leur période de sommeil. Ils ont conservé leur 8ème place.
Le ballon Russe ' Russian Records Factory' de Nikolay Galkin et Mikhail Bakanov, RUS-1, avait emporté un panier garni offert par la commune de Tomblaine, pour les accompagner pendant leur vol et pour leur donner un peu de courage. C’est peut être cela qui leur a permis de filer plein Est et de se poser à 9h00, à Munich (Allemagne), après un vol de 457.73 km qui leur assure la 7ème place. C’est l’équipe qui a été le plus loin vers l’Est.
La course est suivie à travers le monde, comme on peut le lire sur le site Russe de ballooning :
« Après une journée de vol, ils ne sont plus que 8 équipes, dont l'équipe russe, qui a choisi son chemin, au moment où 7 ballons à gaz se déplacent vers l'ouest, la Russie est la seule équipe qui vole vers l'est. A de 09h30 MSK, l'équipe RUS-1 était à 457 km, à quelques heures de la tête de la course.
Maintenant, cependant, les meilleures conditions de vent sont pour les équipes GER-2 et ESP-1, qui sont en tête et avec les résultats de 550 et 546 km. »
L'équpe ESP-1 (Anulfo Gonzalez / Angel Aguirre) en vol sur les photos de droite et gauche
A 11 h 30, cette équipe espagnole ESP-1 manoeuvrant le ballon 'Diego' a atterri au nord de Lorient, à Bieuzy, sur la commune de Pluméliau (56). Ils ont parcouru 688,13 km. « Nous continuons d'entrer lentement dans ce monde incroyable de ballon à gaz. L'expérience de vol silencieux. Tout est nouveau pour nous. Nous avons fait un vol de 688 km, long et épuisant pendant 29 heures, mais nous voulons plus. Nous voulons voler plus d'heures et plus de distance, nous voulons en savoir plus sur le vol silencieux ... » Anulfo González et Angel Aguirre obtiennent la 4ème place. (les 3 photos ci-dessous)
Peu après, l'équipe FR-2, composée de Benoit Péterlé et Hervé Moine, sur le ballon 'Petit Prince', s'est posée en douceur peu avant midi dans une clairière sur la commune de Saint-Nolff (56) après un vol de 667,65 km. "Avec un vent qui tombait, on a fait le choix de la sécurité", explique Benoît Péterlé, "mais c'est déjà une grande chance d'être arrivés jusqu'ici".
Mieux qu'un récit, ci-dessous les superbes photos qu'ils ont raportées de leur vol. A gauche et au centre, on peut voir le sac de couchage orange qui sort du panier. il permet aux équipiers de prendre un peu de repos, chacun leur tour.
Seuls à deux dans un mètre carré ! Le panier est un espace réduit où les deux équipiers doivent cohabiter de nombreuses heures. En dehors de la nourriture et d'une grande quantité d'eau indispensable pour la réhydratation, ils doivent emporter des vêtements chauds (combinaison de survie et canot de sauvetage compris). Il y a aussi les instruments de vol obligatoires : Altimètre et variomètre, Barographe (pour enregistrer le vol), Radio VHF 720 canaux, Éclairage et balisage de nuit, Projecteur (pour les atterrissages de nuits), GPS, Transpondeur Mode S, et Tracker.
Dans les équipements facultatifs, on peut trouver : Transpondeur d'urgence, Téléphone satellite, Ordinateur.
Sans oublier les cartes, les feuilles de routes les crayons, les appareils photos, ....Tout est à bord même s’il a été primordial d’aller à la chasse au poids trop important. La quantité de lest embarqué et son utilisation en vol déterminent l’autonomie et par conséquent la durée de vol. Viser une bonne place en Gordon Bennett suppose une préparation rigoureuse, le pesage et le conditionnement réfléchi de tous les objets indispensables.
Avec le ballon FRA-2, ce sont 14 équipes se sont déjà posées et 4 sont encore en course. Une belle finale en perspective. Nous suivons régulièrement sur Internet toutes les étapes de cette fabuleuse course, qui ne va pas manquer de rebondissement et nous tenir en haleine pendant encore un bon moment !
Lundi, 14h30 : Vincent Leÿs et Christophe Houver sont au-dessus de l'océan atlantique. Si les choses évoluent comme les pilotes le souhaitent, ils devraient atteindre les côtes espagnoles mardi 27 août très tôt.
Benoît Pelard confie depuis le PC Course français que passer au-dessus de l'atlantique est "risqué".
Survoler la mer impose l’emport de matériel de survie (combinaisons étanches de survie, radeau de sauvetage, balises de détresse, feux, fusée et fumigènes). Leys et Houver se sont prêtés au test avant le départ. (photo de gauche)
Vers 17h30, Leys/ Houver de FR-1 nous font une belle frayeur en chutant assez rapidement vers l’Atlantique. Un problème ou une tactique de course ?
« Nous cherchions un nouveau vent, sur les conseils de notre PC Course. On était dans une colonne d’air, mais nous ne sommes pas arrivés à trouver le bon courant…
On a pris le moins mauvais. Mais cette brusque descente n’était pas liée à un quelconque problème.» Houver.
Cela fait déjà 53h que les concurrents ont quitté l'Aéropôle Grand Nancy-Tomblaine. Les heures qui suivent vont être stratégiques dans les choix d'altitude pour accomplir la plus grande distance.
GER-1, le ballon 'The White Pill in the Sky', vient de se poser avec 590.31Km ce qui signifie que FRA-2 est dans le top 5 du classement puisque seule compte la distance en ligne droite parcourue (667,65 km).
“Nous nous sommes posés à Nantes à 18h10 de façon sportive mais sans problème. Comme nous avions un maximum de ballast seulement jusqu'au lendemain matin, le voyage au dessus de l’eau était trop délicat. » Dr. Heinz-Otto Lausch et Dr. Marion Lausch (GER-1)
Maintenant 15 équipages se sont posés. Une course particulièrement affectée par une mauvaise météo mais qui fort heureusement n’a pas été annulée comme ce fut le cas en 1998 à Paris et en 2007 à Bruxelles.
« Ils se sont trouvés tout de suite dans un marais barométrique, piégés entre deux dépressions », explique Philippe Buron-Pilâtre, consultant presse de l’organisation.
Il ne reste plus que 3 concurrents et la stratégie et le mental des aéronautes vont être mises à l’épreuve.
Nous suivons avec de plus en plus d’attention ce trio infernal, au point de nous relever en pleine nuit pour suivre leur position sur le Tracking.
Belle bagarre en perspective ! d’autant plus que les vents les portent vers l’Espagne, en traversant l’Océan.
Mardi 27 août
Les trois derniers concurrents, GER-2 (Zenge/Eimers sur la photo de gauche), FRA-1 (Leÿs/Houver) et SUI-1 (Frieden/Witprächtiger), ont réussi à survoler l’océan sans problème, et au petit jour ils volent au-dessus de l’Espagne.
Ce dernier round conduira l’un d’entre eux à la victoire finale. La journée de mardi sera donc décisive pour les trois ballons. Choix d’altitude, impliquant des vitesses différentes, choix d’atterrissage… Ils sont tous entre 2 500 et 4 500 m et entre 18 et 32 km/h.
Les pilotes qui se relaient aux commandes de leur aérostat sont quasiment en liaison permanente avec leur PC de routage et de météo afin d’étudier les meilleures trajectoires qui leur permettront d’établir la plus grande distance en ligne droite entre leur point de décollage et celui d’atterrissage.
Endurance, mental, et peut être un peu de chance sont les trois ingrédients qui permettront à l’un des trois de gagner. Reste à savoir s’ils passeront une nouvelle nuit en l’air.
Espagne ou Portugal ? A midi, cela fera 54 heures qu’ils sont dans les airs.
« Actuellement on passe au-dessus de l’Espagne et de villes splendides, les paysages sont très agricoles. Nous essayons d’être le plus stratégique possible » Christophe Houver, et de justifier leur vol à basse altitude : « Nous avons réduit notre altitude pour s’éloigner de Madrid, puisque atterrir dans cette ville n’est pas notre but. On a donc dû trouver un autre courant, ce qui explique notre descente. Nous pensons quitter l'Espagne ce soir, dans la nuit peut-être. On va se diriger vers le Portugal »
Sur la droite, Houver dans le ballon, étudie les cartes et les données du PC course.
Frank et Dirk suivent Matthias Zenge et Wilhelm Eimers - GER2- avec leur véhicule " RED RACE BUS " . Le ballon est vue !
Ils ont atterri en sécurité dans une zone très difficile avec beaucoup de fumée dans les vallées en raison des feux de forets. (photo ci-dessous et à droite, après l'atterrissage). Ils n'avaient pas assez de lest pour voler plus loin. « Nous avons démarré la journée avec 8 sacs et nous avons utilisé 3 d'entre eux pour tenir le ballon pendant la journée! Donc, avec seulement 5 sacs, voler de nuit n’était pas possible. Nous sommes à la première place actuellement, mais nous sommes sûrs que l'équipe française (FRA-1) a assez de ballast pour continuer pendant encore 24 heures, mais nous aurons une place sur le podium !
Nous souhaitons que les deux autres équipes volent et atterrissent en toute sécurité » Ainsi, l’équipage allemand GER-2, sur 'Columbus V' a fini sa course à Rabalde (Portugal) à 18h00. Ses 1 381.77 km lui donnent une belle avance, bien que posé, il est encore en tête de la course.... pour l'instant. Ci-dessous, son tracking et sa courbe d'altitude de vol;
Dans les airs, encore 2 concurrents (en vert sur le tracking ci-dessous) pour battre cette distance. France et Suisse ont pris l’option de passer une nouvelle nuit en l’air pour grignoter encore quelques centaines de kilomètres et dépasser la distance parcourue par l'équipe Allemande GER-2.
Ils devraient atteindre le Portugal avant la tombée de la nuit. Les dernières heures vont être palpitantes à suivre en direct. Il va y avoir foule sur le site Internet de la Gordon Bennett et sur le Tracking. Chaque Km de gagner les rapproche d’un possible victoire ! Ils vont se battre jusqu’à la dernière goutte d’hydrogène et jusqu’au dernier grain de sable.
« Notre distance n'est pas très grande, mais nous sommes maintenant sur la montagne. Willi (GER-2) a fini la course avec une grande distance qui sera difficile à battre. Voyons ce que les vents vont être pour la nuit suivante. Il y a encore trois heures avant la nuit ».
Ils volent « presque comme dans une montgolfière mais beaucoup plus agréable et sans bruit. » Kurt Frieden (SUI-1) Photos ci-dessus.
Mais un peu plus tard « Finalement, nous avons dû vous décider que le ballast ne serait pas suffisant pour une nuit de plus. Rien ne justifie de prendre des risques aussi importants. Par conséquent, nous avons atterri en toute sécurité et nous sommes heureux de la médaille de bronze. Tout le reste pour plus tard, en premier nous devons remballer le ballon». Ils ont posé leur ballon après 1 186.17 km
Leur tracking et
leur vol, dont la courbe d'altitude, ci-dessous.
Quelle fin de journée !
Deux équipages, le Suisse et l'Allemand viennent de se poser au sol. L'équipage français est toujours en vol mais pour autant il n’a pas encore gagné cette course.
Le team allemand GER-2 est toujours en tête avec 1 382 km, le français FRA-1 affiche à son « compteur » un peu plus de 1 200 km. Il lui reste la nuit pour voler et espérer gagner. Celui qui gagnera et celui qui affichera la plus longue distance en linge droite, donc tant qu'un ballon n'est pas posé ... il n'est pas passer à coté de la victoire !
A la question qui leur demande s’ils pensent passer encore une nuit à bord de leur ballon 'Grain de Folie' (le bien-nommé), Christophe Houver répond : « On l’envisage, oui ! Nous devons prendre une décision avec notre équipe au sol vers 18h ce mardi 27 août. Mais notre ballon se comporte très bien, on a une très bonne cohésion dans la nacelle, nous sommes des pilotes complémentaires. Vincent Leÿs s’occupe principalement de la machine, puisque c’est son bébé, et moi je suis surtout sur le contrôle, le suivi du vol…
Ce qui est sûr, c’est que la nuit est un moment très spécial, pendant lequel on ne se pose pas, sauf en cas d’urgence. Et puis on compte beaucoup sur notre équipe, tout le monde est tellement efficace, depuis le gonflement du ballon, jusqu’au PC Course et au routage. Ils font un boulot extraordinaire. »
Dans la base arrière de notre Toyota, nous nous couchons en ayant une pensée vers eux et en espérant les retrouver demain en pleine forme !
Mercredi 28 août
Comme nous nous levons à 6h00 du matin, nous vérifions le tracking … Première bonne nouvelle, le ballon ne s’est pas encore posé, tout reste possible. Encore quelques Km !
« Il y a un moment on volait plutôt bas et juste sur la trajectoire du ballon il y avait un incendie. Donc on a arrêté le ballon et par chance c’était possible sans se poser, et on est monté dans des couches dans lesquelles il n’y avait pas de vent, on est revenu en arrière pour se décaler et on a redémarré. » Houver (voir sur le tracking ci dessous leur marche arrière.
On ne quitte plus le tracking des yeux et on croise fort les
doigts. ils sont si près du but ...
Ca y est …. Le ballon de Vincent et Christophe vient de passer en tête !
Ils ont du éviter une zone d'incendie au nord du Portugal, la dernière nuit a loin d’avoir été sereine. Ils vont maintenant attendre le lever du jour pour commencer la descente et assurer l'atterrissage (photo ci-dessous). Ils se sont bien posés, « mais c'était un atterrissage pour les initiés ! le filet du ballon est un peu dans les arbres, mais tout va bien. » et Vincent de rajouter « il y a encore un peu de place sur les étagères à la maison !!! » et ils font à tout le staff des "Ptites bises"!!!
Après 73h33 de vol et une distance de 1 402.18 Km, ils remportent l’édition 2013. Cette nouvelle victoire, la troisième consécutive permet à l'équipage français de remporter définitivement la coupe Gordon Bennett.
« Il faut gagner 3 fois de suite pour la remporter. Je l’avais fait avec mon frère en 2001 2002 et 2003. Et là, 2011, 2012 et 2013, je ne sais pas si vous savez l’énergie et l’obsession qu’il faut avoir pour obtenir ce résultat sur du long terme. Aujourd’hui c’est un grand jour pour moi. » Vincent Leys
Magnifique course qui nous a tenu en haleine jusqu’au bout. Même si le public a été peu nombreux au départ (heure très matinale et météo incertaine) le nombre de consultation des différentes pages Facebook des concurrents, le nombres de visites sur Live tracking et sur la page officielle de la course prouvent que le ballon à gaz suscite beaucoup d'intérêt et mériterait d'être davantage médiatisé.
« C'est la part du rêve d'Icare que nous offrent à vivre tous ces pilotes qui engagent leur vie dans quelque chose qui nous dépasse. Cette pratique de passionnés amateurs démontre que les humains ont un besoin essentiel d'être portés par les défis et les rêves.»
Nous avons été emporté dans un monde magique lors du gonflement et du départ des ballons, nous nous sommes pris au jeu de les suivre, en passant de nombreuses heures a scruter leur progression sur Live Tracking. Celle de Vincent et Christophe ci-dessous :
Nous nous associons à l’un de vos nombreux fans, Gille Houbiers, et nous dédions son commentaire à l’ensemble des aéronautes :
« Votre trace, invisible dans les airs s'est inscrite fugitivement sur nos écrans et durablement dans nos coeurs. »
Houver, lors de la remise des prix (texte de la vidéo ci-dessous) :
« c’est une vrai joie, quand on gagne c’est l’accomplissement d’un travail de préparation assez long, on s’y est mis il y a à peu près 6 mois avec des vols d’entraînement. Il a fallu fédérer une équipe.
Vous nous voyez on est deux à bord, mais il y a beaucoup de gens qui gravitent autour du projet, qui nous ont assister pendant la préparation, des gens qui nous suivent en voiture pour venir nous chercher, et toute une équipe au centre de contrôle qui veille sur nous, sur la stratégie, sur la météo, sur le contrôle aérien. C’est une belle ponctuation pour toute l’équipe.
Comme d’habitude cela ne s’est pas déroulé comme prévu. On est parti au nord de Paris, le but c’était de contourner le nord de Paris, pour laisser installer les systèmes sur l’Espagne.
Mais avant Paris il fallait sortir du mauvais temps, cela a été fait en quelques heures. On s’est pris quelques sauts d’eau sur la tête, mais on est équipé tente pour pallier.
Ensuite le système météo sur la péninsule ibérique s’est dessiné un peu mieux donc notre équipe au sol a envisagé la traversée maritime pour couper le golf de Gascogne. On était plus que 3 ballons a avoir traversé.
Et le 'Money Time' est toujours intéressant, on s’observe, on choisi des stratégies relatives en fonction du positionnement des autres ballons, et après c’est une adaptation permanente, c’est une stratégie bien évidemment imprévisible, la tendance générale d’aller en Espagne était là ; On était plutôt serein, pas véritablement de pression car de toutes façons on ne se pose pas de nuit, donc on avait encore la nuit pour travailler le sujet.
Les difficultés sont venus à la fois des feux qui nous ont fait varier un peu le scénario mais pas fondamentalement, et puis le contrôle aérien la bas est très contraignant, il faut adapter la stratégie pour en tenir compte, la nuit s’est pas tellement sans encombre, le soleil s’est levé, on s’est posé.
La nuit a été dense avec un peu d’activité à bord.
Et Vincent
Leys de préciser : « Concernant la pression, on vit dans 1 m2, on peut pas se mettre la pression et se peter le cerveau, on est obligé d’être très patient. Cela fait partie d’une des qualités des aéronautes, notamment pour la Gordon Bennett et on doit se déconnecter du temps.
On n’a pas subbi de pression ni avant le départ, ni pendant on se met au rythme du ballon, il y a une cohésion totale entre nous deux. C’était sa première Gordon Bennett, mais j’avoue que j’ai apprécié énormément sa compagnie et je suis prêt à ressigner tout de suite (mais Christophe connaît bien cette course, il avait routé les précédentes courses).
Donc le vol est ponctué de moments fort en joie et d’un peu d’inquiétude à un moment donné, mais arrivés sur l’Espagne qui nous tendait les bras on s’est trouvé un peu en l’air comme en vacances, et on a pu vraiment apprécier notre vol, c’était génial. »
L'équipe Aeroshitory attend avec impatience la Gordon Bennett 2014, en espérant qu’elle nous apporte autant d’émotions !